Sur un terrain de 4 hectares jouxtant la ferme mérovingienne déjà reconstituée, à partir des fouilles menées par l’archéologue Didier Bayard, de 1985 à 1987, à Juvincourt et Damary (entre Laon et Reims), la totalité d’un village franc des VI-VIIe s. a été reconstitué.
À l’intérieur du village
Ce village renferme cinq grands bâtiments dont un de 16m sur 5m, deux greniers sur poteaux, treize cabanes excavées à 2 ou 4 poteaux, une palissade, un puits… Le tout, à partir du plan de fouilles.
Ce qui a été réalisé à Marle n’est pas à proprement parler une véritable « expérimentation archéologique », il s’agit ici plus d’une restitution des volumes et de l’aspect général que pouvait avoir un hameau mérovingien à la fin du VIe siècle plutôt que d’une véritable expérimentation archéologique visant à reproduire les techniques et les gestes de l’époque.
Construction
Construire un grand parc archéologique destiné à accueillir du public a nécessité de composer avec la législation du travail en vigueur au XXIe s. De même, en tenant compte de la situation géographique du parc archéologique (zone de confluence de deux rivières), de gros travaux de terrassements nous ont été imposés pour aménager une plate forme d’un mètre de haut destinée à protéger les reconstitutions d’une crue importante.
Pour limiter les coûts de réalisation, tous les assemblages ont été réalisés à mi-bois et à l’aide de clous. A titre d’exemple, seule la charpente du grenier n°1 a été réalisée avec des assemblages tenons-mortaises. Tronçonneuses, échafaudages modernes, échelles pliantes constituaient l’outillage de bases des charpentiers. Alors que les couvertures en chaume de la ferme mérovingienne déjà existante avaient été réalisées à l’aide de tiges de noisetiers et de ligatures à l’osier, les chaumiers ont cette fois utilisés des moyens modernes comme les tiges de fer galvanisées pour remplacer le noisetier et le fil de fer pour remplacer l’osier. Toutes les essences de bois sont des essences locales : pour les poteaux porteurs, le châtaignier; pour la charpente proprement dite (chevronnage et lattage), des perches de tilleuls. Le roseau utilisé pour les couvertures venait de Camargue.