Le Musée des Temps Barbares est un musée de site consacré au Haut Moyen Age et plus précisément à la période mérovingienne. Il est installé dans un ancien moulin près de la rivière «La Serre» à Marle dans le département de l’Aisne. Il est ouvert au public depuis 1991. Le musée de Marle, de par sa spécialisation et sa spécificité, est un site unique dans le nord de la France. Il est le résultat d’une aventure humaine qui s’échelonne sur près d’1/4 de siècle.
Au commencement
L’histoire débute durant l’hiver 1980-1981, à Goudelancourt-lès-Pierrepont, petit village du nord-est du département de l’Aisne, lorsqu’un jeune agriculteur, Gabriel Renard, passionné par l’histoire locale et l’archéologie, découvre en labourant l’un de ses champs un ancien cimetière. Intrigué par la découverte d’un couvercle de sarcophage, il alerte des archéologues, crée une association archéologique locale : le GRAC. Et … c’est le début d’une longue aventure.
Premières fouilles: découverte de deux cimetières
Durant sept campagnes de fouilles, de 1981 à 1987, une nécropole mérovingienne complète est exhumée et fouillée. La nécropole de Goudelancourt les Pierrepont est la seule nécropole mérovingienne du département de l’Aisne à avoir été fouillée exhaustivement et scientifiquement.
La nécropole datable des VI-VIIe s. a livré 458 sépultures réparties en deux cimetières, séparés par une bande de terrain sans sépultures. La configuration de cette nécropole en deux noyaux, deux cimetières n’est pas courante. Comme beaucoup de nécropoles mérovingiennes, les deux cimetières sont constitués de plusieurs rangées de tombes plus ou moins parallèles.
Malgré les destructions dues aux labours et les pillages de sépultures, le mobilier découvert est abondant : la céramique, l’armement, les accessoires vestimentaires et les objets de parure sont bien représentés. L’étude du mobilier a permis de mettre en évidence les diverses phases d’occupation de cette nécropole qui s’échelonnent de 530/540 ap. JC à 680/690 ap. JC.
Des vestiges d’habitats mérovingiens
En 1988, un sondage a permis de localiser un premier secteur d’habitat puis un second, à proximité de la nécropole, au pied de la colline. Le premier secteur a été fouillé totalement de 1988 à 1992. En 1996, un troisième secteur d’habitat a été découvert plus à l’est, à environ 500m de la nécropole. Depuis 1997, ce troisième secteur d’habitat, beaucoup plus complexe que les deux premiers fait l’objet d’une fouille programmée. Aujourd’hui la fouille est interrompue pour permettre d’en dresser un premier bilan.
La découverte puis la fouille d’habitats mérovingiens en liaison avec une nécropole renforce encore l’intérêt du site de Goudelancourt les Pierrepont, unique en son genre dans le nord de la France.
Une ferme mérovingienne
De 1988 à 1992, les structures correspondant à une ferme mérovingienne complète des VI-VIIe s. ont été mis au jour : une maison d’habitation avec un foyer, un puits, 4 bâtiments à vocation économique (étable, grange, atelier…), 14 cabanes excavées (creusées dans le sol), des fours, des foyers et diverses fosses ont été fouillés.
Un dépôt de fouilles
En 1988, vu l’importance du site, le ministère de la Culture (Service Régional de l’Archéologie de Picardie) finance l’équipement complet d’un dépôt de fouilles au troisième étage du moulin de Marle.
Les archéologues peuvent ainsi entreprendre l’étude du mobilier mis au jour dans de bonnes conditions puis le stocker après étude. C’est ainsi qu’après avoir été étudiés par un anthropologue du CNRS, les squelettes des mérovingiens de Goudelancourt ont intégré de nouvelles sépultures en forme de caisses en carton…idem pour les ossements animaux des secteurs d’habitat.